Le déclic.
#02 : Pourquoi j’ai quitté Google pour me lancer en Indé.
Salut, c'est Pierre ! :)
Un grand merci pour vos messages après la 1ère édition :
“Captivante du début à la fin, assez rare pour être souligné!”
“Super premier opus ! Je suis pas trop NL mais la, je vais attendre la #02”
Je suis trop content de partager cette aventure à vos côtés !
Vous êtes 1331 abonnés (+230 depuis vendredi dernier).
Dans cette 2ème édition, je vous partage les 5 Red Flags qui m'ont poussé à quitter mon job chez Google pour devenir indépendant.
Et mes 5 Green Lights pour rester sur la bonne voie.
Allez, c’est parti :
Un grand merci à Shine de sponsoriser cette newsletter.
Shine c’est :
Mon compte pro depuis 2019.
Une expérience utilisateur de ouf.
Une entreprise engagée certifiée B-corp.
Bref, c’est que du bonheur de les avoir à mes côtés dans ce projet !
Intro
Après mon stage de fin d'études en Californie (cf la 1ère édition), je cherche une nouvelle aventure qui peut me permettre de rembourser mon emprunt étudiant.
Et bosser en Freelance ne me vient pas du tout à l’esprit.
J'ai l'opportunité de travailler dans l'équipe Marketing de Google France pour un salaire de 50K brut. Alors je signe sans hésitation.
Les débuts sont sympas, un peu comme toute nouveauté : des rencontres, des apprentissages et avec Google, des super conditions de travail.
Mon déclic pour devenir Indé n’est pas arrivé tout de suite.
Il est passé par 5 étapes :
2ème illustration créée avec Midjourney pour cette newsletter. Impossible d’enlever le signe blanc sur le drapeau pour avoir un “Red Flag”. Je me suis arraché les cheveux pendant 2h et j’ai abandonné hahaha :).
1 - La projection
Une pratique hyper cool chez Google, c'est de pouvoir proposer des déjeuners à ses collègues en ayant accès directement à leur agenda.
Alors je passe mes 2 premiers mois à enchaîner les déjeuners avec des personnes qui ont souvent 10 ans de plus que moi.
Une fois passé le chit-chat habituel de “Tu fais quoi dans la boite ?”, “Tu es là depuis combien de temps ?”, “blablabla”...
Je passe à des questions qui m'intéressent beaucoup plus :
Tu aimes faire quoi dans la vie ?
Tu voulais faire quoi quand tu étais plus jeune ?
Si tu avais des millions d'euros sur ton compte en banque, tu ferais quoi au quotidien ?
Je vous avoue que j'en ai surpris pas mal avec la dernière :).
Mais c’est important pour moi : il faut que je sache si ces personnes sont vraiment épanouies et à leur place.
Et c’est là que la désillusion arrive : aucune personne ne me répond “je bosserai ici.”
J'ai en face de moi des personnes sympas, brillantes et aisées financièrement.
Des personnes qui ont le potentiel et les opportunités de faire exactement ce qu'elles veulent dans la vie. Mais qui ne le font pas.
Souvent parce que leurs standards de vie perso ont augmenté avec le temps et que ce n’est plus envisageable de revenir en arrière pour changer de voie.
Je suis à peine arrivé et je comprends que je ne peux pas rester.
Parce que je ne me projette pas à leur position plus tard.
Et que plus je reste, plus ça va être dur de quitter.
🚩 Red Flag n°1.
2 - Le quotidien
J’ai toujours aimé faire du marketing : faire connaître un projet et le faire grossir.
Et surtout : faire moi-même, avoir les mains dans le cambouis.
Mais mon quotidien a pas mal changé en quelques mois.
Je suis passé de Growth Marketer dans une app de méditation :
Je définis la stratégie marketing.
Je choisis les outils.
Je mets en place et j’itére.
J’analyse les résultats et je partage mon impact.
À Marketing Manager chez Google :
Je structure la stratégie (sur des slides que je fais valider par un N+1 puis un N+2).
Je fais plein de réunions.
Je traite des tonnes d'e-mails.
Je briefe des agences.
Je donne du feedback.
L’agence partage les résultats que je partage en interne.
Il se passe des mois entre la stratégie et les résultats.
Et je passe de Doer à Gestionnaire de projet.
J'ai envie d’être du côté de l'agence pour stimuler ma créativité.
Je me sens bridé dans mes idées et ma rapidité d'exécution.
J’ai besoin de plus de liberté pour m'exprimer.
🚩 Red flag n°2.
3 - Les pensées
Je ne suis pas mauvais dans mon job : je mets en place ce qui doit être fait, on me fait confiance et j’ai de plus en plus de responsabilités.
Mais ce quotidien ne me convient pas.
J’ai le sentiment d’être vraiment en dehors de ma zone de génie :
La hiérarchie, la politique, les processus de décision… ça me donne de l'urticaire.
Einstein disait :
“Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu'il est stupide”.
Au bout de 5 mois, je me fais un lumbago (sûrement en essayant de grimper à l’arbre).
Ce lumbago, c’est mon corps qui me dit :
“Mais tu vas arrêter tes conneries là ? Qu’est-ce que tu branles ?”
Je me retrouve allongé sur mon lit et ça me donne le temps de réfléchir.
Au bout de quelques jours, je peux me lever et je pars me balader près du Louvre.
D’un coup, mon cerveau repense au travail et un mélange d’anxiété et de frustrations s’emparent de moi.
Pour la 1ère fois de ma vie, mon cerveau associe mon travail à des émotions très négatives.
🚩 Red Flag n°3.
4 - Le réveil
À chaque fois que je travaille sur des projets qui me stimulent, je me réveille tôt le matin et sans réveil.
Comme si une force naturelle me sortait du lit avec de l’énergie pour continuer à avancer.
Une sorte d’excitation hyper cool : je kiffe ce que je fais et j’ai hâte de m’y remettre.
À Paris dans ce nouveau job, ça arrive très rarement.
Le réveil sonne et :
Fleeeeeemmmmeeee.
(Bon, peut-être que les pintes en terrasse le soir avec les copains ont aussi eu un rôle à jouer…)
Mais la vie est trop courte pour ne pas avoir envie de se lever le matin.
Et pour faire la grimace le dimanche soir.
🚩 Red flag n°4.
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5 - L’équilibre
Google crée de super bonnes conditions de travail : repas offerts, salle de sport, beaux bureaux avec vue, jardin, salle de jeux…
Je prends mon p’tit déj au bureau tous les matins.
Je commence à travailler à 9h30 - 10h.
Je vais courir dans la salle de sport 3 fois par semaine à 11h30 avant mon déj.
Je prends des cafés avec mes collègues que j’apprécie.
Je fais une petite partie de billard de temps en temps.
C’est très sympa : un bon salaire, des bonnes conditions de travail & des collègues au top.
Franchement, que demander de plus ?
Peut-être de s’écouter :).
Parce que si je m’écoute vraiment, qu’est-ce qui est le plus important pour moi ?
La liste ci-dessus ?
Ou :
Vivre en bord de mer.
Aller surfer pendant la semaine.
Partir en randonnée le week-end.
Je suis en train de me faire endormir par des bénéfices qui n’ont pas tant d'intérêts à mes yeux.
Et je ne me rapproche pas de ceux qui comptent vraiment pour moi.
🚩 Red Flag n°5.
Réflexion
Ces 5 Red Flags m'ont permis de réaliser en quelques mois que je n’étais pas à ma place et qu'il fallait que je quitte mon job pour me mettre à mon compte.
Voici ma checklist pour transformer ces 5 Red Flags en 5 Green Lights :
🟢 Projection : la vie de la personne qui est plus avancée que moi dans ma voie me donne envie.
🟢 Quotidien : les actions que je fais du matin au soir me plaisent vraiment.
🟢 Pensées : quand je pense à mon travail, les émotions qui me viennent sont positives.
🟢 Réveil : j’ai la pêche de me lever la majorité des matins et j’ai souvent hâte d’être à lundi.
🟢 Équilibre : ma vie pro me permet d’assouvir mes besoins et projets perso.
Avec du recul, je pense que j’ai un seuil de tolérance hyper faible. Si quelque chose ne me convient pas à 100%, j’ai du mal à vivre avec et je passe à l’action pour faire évoluer les choses.
Ça peut être un inconvénient pour certains.
Mais moi je trouve ça cool parce que ça m’évite de rester trop longtemps enlisé dans un entre-deux un peu bâtard.
Est-ce que je regrette cette expérience ?
Absolument pas.
J’ai appris énormément sur moi-même et j’ai rencontré des personnes exceptionnelles (dont ma femme 🙂).
Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour vous raconter comment j’ai obtenu ma première mission en freelance.
Discussion
Racontez-moi en commentaire :
Quels sont les Red flags qui vous ont fait comprendre qu’il fallait faire évoluer votre situation ?
Et je vous invite à poser un p’tit like si cette newsletter vous a plu.
Hâte d’avoir vos retours :)
Pierre
J'aime beaucoup cette édition de la NL. Partage d'expérience hyper transparent + framework pour réfléchir à sa propre situation = combo gagnant. Déjà hâte de lire la suivante !
Top cette newsletter ! Super partage d'expérience !
Pour ma part :
> Le red flag qui m'a fait changer de poste dans un premier temps (avec moins de responsabilités) : c'est quand je me suis retrouvée tous les matins en crise d'angoisse devant ma porte au moment de partir bosser (les mains qui tremblent, les larmes aux yeux, un p'tit sentiment désagréable de "je vais jamais y arriver" // je crois qu'on appelle ça un burn out haha)
> Le red flag qui m'a fait démissionner (puis passer en freelance) : quand tous les textes que la profession estimaient top étaient refusés par ma hiérarchie... et que tous mes textes que j'estimais pourris étaient validés :/ J'avais trop honte du contenu que je produisais, je ne voulais pas que mes homologues puissent penser que j'avais perdu en niveau. Et je ne supportais pas de produire de la médiocrité, je voulais être stimulée dans mon écriture.
Bonne journée Pierre, et par avance bon weekend ! (Surf peut-être ?)
Amandine