Le plan de sortie.
#03 : Comment je suis passé d’employé à Indé.
Salut, c'est Pierre ! :)
Nous sommes 1883 (+572 depuis vendredi dernier).
C’est un délire. Merci.
Dans cette 3ème édition, je vous partage les 3 étapes par lesquelles je suis passé pour devenir indépendant.
Allez, c’est parti :
PS : ma newsletter est chronologique, donc je vous recommande de lire les premières éditions dans l’ordre. Cela apporte plus de valeur et c’est plus sympa.
Un grand merci à Shine de sponsoriser cette newsletter.
Shine c’est :
Mon compte pro depuis 2019.
Une expérience utilisateur de ouf.
Une entreprise engagée certifiée B-corp.
Bref, c’est que du bonheur de les avoir à mes côtés dans ce projet !
Intro
J'ai commencé mon travail chez Google en septembre 2018, en janvier je me fais un lumbago et en février je suis 100% conscient que ce n’est pas pour moi (cf la 2ème édition).
Mais tout quitter c’est pas si facile, surtout quand on est seul.
“Pour faire quoi exactement ? Et aller où ?”
Alors je partage mes doutes et mes envies autour de moi.
Et c’est là que la magie opère :
1 - S’entourer pour mieux sauter.
Oui, à ce moment là, je suis le mec qui se plaint de son job à 50K€ chez Google haha.
Mais parmi mes amis, je ne suis pas le seul à ne pas me sentir à ma place :
Cyril est vidéaste Indé à Lille et se sent un peu seul.
Théau et Guillaume sont en CDI à Paris et veulent plus de liberté.
On en parle de manière informelle dans un premier temps : au téléphone et sur Messenger.
Jusqu’à ce qu’une idée complètement cool commence à germer :
Et si on se mettait en coloc pour se soutenir dans nos objectifs au quotidien ?
Alors un soir, on décide de se réunir en ayant fait un petit exercice pour concrétiser nos réflexions. On remplit un tableau en 4 cases :
Mes envies pro
Mes envies perso
Ce qui m’importe dans le projet
Mes peurs / inquiétudes
Et on prend le temps de le partager chacun notre tour.
On est en mars 2019 et voici à quoi ressemble le mien :
C’est un super exercice à faire pour soi. Et c’est encore plus puissant de le partager.
Cela permet de s’ouvrir l’esprit à d’autres visions, d’autres envies et de nourrir les siennes.
Après une longue discussion, on est alignés.
On a identifié les piliers à construire pour trouver notre équilibre :
Être libre de nos choix.
Avoir du sens dans ce que l’on fait.
Dégager du temps pour faire ce qu’on aime.
Générer assez d’argent pour réaliser nos projets perso.
On ne va surement pas tous faire exactement les mêmes choses.
Mais on va créer les conditions pour entrer dans une quête de nous et se soutenir afin que chacun puisse trouver son équilibre.
On est pas beau là ?
On choisit Nantes en pied à terre :
À 2h en train de Paris pour aller voir nos copines (Elles n’ont aucune idée de ce qui se trame. Autant vous dire que l’annonce a été sport).
À 1h en voiture de la côte Atlantique pour aller surfer.
Et on se tape dans la main : à la rentrée, on reprend le contrôle de nos vies, ensemble.
Extrait de nos notes (oui on a vraiment écrit ça dans un deck) :
Nous croyons au fait de pouvoir vivre sa vie pleinement, de sortir du tunnel, d’être heureux.
On refuse le statu quo.
Nous expérimentons un mode de vie hybride pour trouver notre équilibre.
2 - Se libérer pour avancer.
Ça y est. J’ai un plan de sortie et il me donne la méga pêche.
Alors il est temps d'annoncer tout ça à ma manager chez Google.
Je lui explique que j’ai besoin de retourner à mes premiers amours : l’entrepreneuriat et l’impact positif.
Elle comprend mais je sens qu’elle est un peu déçue. Elle comptait sur moi pour un projet et pensait me donner plus de responsabilités à la rentrée.
Et ça me fait cogiter.
Alors je réfléchis à quel scénario j’envisage à la rentrée pour gagner ma vie.
Parce que c’est cool l’introspection et le sens, mais ça paie pas le loyer :).
Un modèle commence à émerger dans ma tête.
Alors je lui propose un dej la semaine d’après pour lui présenter mon projet plus concrètement :
Je vais aller habiter à Nantes en colocation avec des amis.
Je veux trouver une mission de 2-3 jours par semaine en freelance pour subvenir à mes besoins.
Et passer les 2 jours restants à développer un projet et faire un peu de conseil.
Est-ce que tu veux que je reprenne une partie de mon scope en Freelance 3 jours par semaine depuis Nantes ?
Il n’y a pas de précédent chez Google pour ce genre de modèle mais elle ne ferme pas la porte. Elle doit en discuter avec son manager et revenir vers moi.
2 mois passent. Je profite de mes dej et cafés avec mes collègues pour annoncer mon départ et partager ma démarche.
Ma manager m’annonce enfin que ce ne sera pas possible d’externaliser un rôle stratégique. Et oui, on est bien avant le Covid qui a changé la donne sur ce sujet.
Je comprends et je passe à autre chose.
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3 - Préparer la suite.
On est en août 2019, 1 mois avant mon départ.
J’ai pas d’appart, pas de clients, ni d’idées précises de projet.
Mais je suis très excité à l'idée de tout quitter pour repartir de 0 avec mes amis.
Je profite du creux du mois d’août pour avancer sur ma réflexion et je me prête à l’exercice de la création de mon site internet.
Je suis face à une section avec un fond bleu, une photo de moi à droite qui croise les bras (ne me jugez pas svp), un bouton qui propose de réserver un call et… une proposition de valeur sur laquelle j’itère.
Je suis sur le canap’ dans le salon de mes parents, et je note :
“Je vous aide à structurer et exécuter votre stratégie de croissance”
Effacer.
“Je vous aide à créer des sites internet optimisés pour la conversion”
Effacer.
“Je vous aide à optimiser la conversion de votre site”
Effacer.
Je n’ai aucune putain d’idée de ce que je veux proposer, à qui, pourquoi.
Je sais faire pas mal de trucs mais je ne sais pas si c’est ça que je veux faire.
Et à quel prix ?
Aaaaaaaah.
Je ferme mon ordinateur et je me dis que je trouverais plus tard…
Plusieurs semaines passent. On est le 27 août, la veille de mon pot de départ.
Je reçois un coup de téléphone d’Antoine, le Head of Growth de Google Shopping.
“Hey Pierre, tu vas bien ? Écoute on va lancer un nouveau projet affiliation et j’ai besoin de quelqu’un pour le gérer. Lors de notre dernier dej tu m’as dit que tu allais chercher un client 3 jours par semaine et bosser depuis Nantes. Si ça te dit, moi ça me va. J’ai bien aimé bosser avec toi. Tu connais la boite, le projet, et j’ai besoin de quelqu'un qui amène des résultats rapidement.”
Antoine est une de mes plus belles rencontres chez Google alors ça me touche beaucoup.
Je viens de décrocher ma 1ère mission officielle en freelance.
Dans ma propre entreprise, avec une autre équipe, 2 jours avant mon départ.
Je négocie un TJM de 435€, 3 jours par semaine. Ça peut paraître peu en TJM vu le client mais pour moi c’est juste INCROYABLE.
5220€HT de CA par mois pendant 6-12 mois, c’est plus que mon revenu d’employé en seulement 3 jours par semaine.
Ça y est, je suis lancé.
Je vais pouvoir avancer sereinement sur mes projets.
Réflexion
Je retiens 1 bonne pratique de cette période :
=> Partager sa démarche autour de soi : son projet, ses réflexions, ses envies, ses doutes, ses ambitions.
Parce que chaque occasion d’en parler permet de structurer ses pensées, recevoir des retours et faire avancer sa réflexion.
Et puis chaque échange est une graine plantée qui peut fleurir et se transformer en une magnifique opportunité :
En en parlant à mes amis, cela m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas seul et même d’en trouver 3 qui avaient les mêmes envies. On a pu se soutenir et se motiver à se lancer.
En en parlant à mes collègues, cela m’a permis de dire que j’allais être disponible si un besoin se présentait. Antoine a pensé à moi quand une opportunité a pointé le bout de son nez.
Partager avec transparence est le meilleur moyen de se rendre compte que l’on n’est pas seul. Et l’aventure est plus belle quand on est bien entouré :).
Sur ce, je te donne rendez-vous la semaine prochaine pour te raconter comment j’ai signé mon 2ème client (et cette fois, je suis allé le chercher).
Discussion
Raconte moi en commentaire :
Qu’est-ce que tu as mis en place pour t’entourer de personnes qui partagent tes objectifs ? Comment est-ce que vous vous soutenez ?
Et je t’invite à poser un p’tit like si cette newsletter t’a plu.
Hâte d’avoir tes retours :)
Pierre
Pierre, je dois dire que c'est très inspirant. Je suis un peu dans la même situation, l'idée étant de transformer mon emploi salarié en freelance à temps partiel pour développer mes autres projets.
Ca parait parfois impossible selon l'entreprise dans laquelle on est, mais tout se négocie comme on dit.
Top cette newsletter Pierre ! Et rafraîchissant de lire le témoignage de quelqu'un qui ne crache pas dans la soupe concernant son ancien poste en tant que salarié...
Pour ma part, mes trois clientes actuelles sont toutes des personnes que j'ai rencontrées lorsque j'étais salariée : mon ancienne directrice marketing (désormais à la direction d'une autre entreprise), ma coach en management (qui m'a aussi fait mon bilan de compétences lorsque j'ai décidé de quitter ma boite) et une personne avec qui j'avais des contacts assez rares mais qui aimait mon travail et qui a sauté sur l'occasion de mon changement de statut pour me faire travailler pour elle. Donc aucun regret, j'ai passé 13 belles années avant que ça ne me convienne plus !
Intéressant de voir comment tu as tourné ta question à la fin : tu parles de t'entourer de nouvelles personnes pour atteindre tes objectifs. Je n'y avais jamais pensé sous ce prisme (souvent on pense à son entourage comme une "contrainte" ; ex. difficile de tout plaquer quand on a un.e partenaire bien dans son job, des enfants qui ont des copains à l'école etc.). J'ai toujours considéré mon indépendance de ce côté-là comme un atout. En gros, je fais ce que je veux, je ne dépends que de moi ;) Mais contrairement à toi, je me sers de mon statut de freelance pour ne pas bouger d'où je suis actuellement haha ! Je vis dans une station de ski depuis 14 ans, j'aime trop mon environnement. Mais ça limite les opportunités pro. L'entreprenariat a été ma solution :)
Bon weekend Pierre !